Deux sphinges ailées (bas-relief hellénistique sur le fronton d’un couvercle de sarcophage lycien, conservé au Musée archéologique d’Istanbul).
Décor de film,
Je suis en nage,
Visages de femmes
Et corps de lionnes,
Bel assemblage !
J’survole en fièvre
L’immense moiteur
De contre-courbes,
Sous les draps lisses,
À moitié conscient
A moitié consentant
Elles dansent, dansent
– Fumée d’encens -,
Leurs flancs de soie
Que la nuit tisse
Je m’y glisse…
Parfums de musc
Et de murmure
Un hémisphère
Dans une fourrure.
Velours et volutes,
Volumes en lutte
Feintes félines
Des sphinges folles,
Moi je surnage
Dans les eaux molles
De leurs mirages.
Velours sublime
Qui se dérobe,
Filles léonines…
Gardez vos robes !
Folie étrange,
Fantasme à franges
Mais plus de lionnes
De flancs soyeux
Plus d’impudiques
Rien que des yeux
Enigmatiques.
Leurs questions fusent
Dans toutes les langues
Je reste là
Sans rien comprendre.
En partie coincé
En partie tracassé
Près de la tête
De lit, je jette
Un œil hagard
Aux confins nus
Des coussins mous.
De leurs yeux clairs,
Elles me guettent !
Les harpies grognent
Et me retiennent,
Leurs corps véloces
Sont l’argument
Le plus féroce.
Des gorges embrasées
À présent dégrisé,
Je veux sortir
De cet abîme !
À chaque réplique
Elles me harponnent…
C’est décidé,
J’arrête l’opium !
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