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Faut-il snober le snob ?


Le snob aime paraître éclectique . Il ne prend pas grand chose au sérieux. D'ailleurs le snob préfère concentrer toute son intelligence sur des conneries plutôt que de mobiliser toute sa connerie sur des choses intelligentes. Sa patience a des limites... mais il ne faut pas exagérer. Il ne connaît aucune blague belge. Il est extrêmement prétentieux.
Bref, le snob est coupable.
20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 19:27

Mandelstam, par Zoom Street-art : ce portrait apparaît sur le béton lorsqu'il pleut.
 

 

 

Et si nous profitions de notre temps (un peu) libre pour faire un truc qui demande beaucoup de boulot et dont tout le monde se demandera : mais à quoi ça sert ?


 

J’entends d’ici les glapissements d’impatience...


 

Le principe est simple : en toute modestie, il s’agit de re-traduire un texte réputé dificile (après tout il n’y a pas de raison), du russe vers le français, l’Épigramme contre Staline du poète Ossip Mandelstam.

Ce célèbre poème dresse un portrait satirique de Staline sans toutefois le nommer autrement que par des périphrases comme « le montagnard du Kremlin » ou « l’Ossète » car il craignait la censure. Récité à quelques personnes, le poème fut la cause probable de la première arrestation de Mandelstam en 1934. Le titre fut ajouté par la suite.


 

Vous trouverez le contenu de cet article en cliquant sur les liens suivants (joie du nombre de caractères limités, tout ne rentrait pas sur une page) :


 


 

Pourquoi ce poème est-il maudit ?

Lisez ici la présentation du poème.


 

Comment traduire ?

Trouvez ici un peu de méthode.


 

Suivre la traduction pas à pas ?

Pistez ici la première partie, la deuxième partie et la troisième partie de la traduction commentée


 


 


 


 

Besoin d’activité ?

Activité de vacances (1) : créer le monde.

Activité de vacances (2) : écrire un hymne patriotique

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 16:37

La Marseillaise de Jean Renoir  : un film qui vous explique, entre autres, 
comment les Parisiens ont mangé de la tomate pour la première fois.



Comment un simple chant devient-il un hymne national ? La Marseillaise de Jean Renoir, un film de 1937, nous l'explique en accompagnant la longue marche des soldats fédérés de Marseille qui montent à la capitale en répandant le "Chant de l'armée du Rhin" (plus tard nommé "Marseillaise"). Ce film illustre particulièrement bien l’utilité de ce type de chant : unir les troupes mieux que ne le fait un drapeau, car le chant collectif émis lors d’un effort joue un rôle galvanisant.

« On ne gagne la guerre qu’avec des chansons...il faut un chant qui ait l’air de venir des maquis », affirmait l’auteur de la Complainte du Partisan, Emmanuel d’Astier de la Vigerie.

 

Fort bien, mais comment l’écrire ? Suivez ce petit tutoriel et devenez le fer de la lutte qui s’engagera.

 

 

 

Permière étape : le message

 

Il est primordial de choisir le moment du chant :

C’est un chant de célébration ? Evoquez un grand moment de lutte de l’histoire récente qui resservira pour la fois prochaine.

C’est un chant d’action ? Soutenez les acteurs de la lutte par un chant énergique qui prend aux tripes.

Le chant peut aussi annoncer un combat à venir :

 

Mais notre règne arrivera

Quand votre règne finira. (bis)

Nous tisserons

Le linceul du vieux monde,

Car on entend déjà la révolte qui gronde

 

(Les Canuts, Aristide Bruant, 1894)

 

N’hésitez pas à varier les registres – guerrier, bucolique, mélancolique –, ainsi la seule évocation d’un âge d’or au paysage champêtre recèle une puissance suggestive supérieure à tout le lexique de la bataille.

 

Que tu as la maison douce

Giroflée Girofla

L'herbe y croît, les fleurs y poussent

Le printemps est là.

Dans la nuit qui devient rousse

Giroflée Girofla

L'avion la brûlera.

 

Que tu as de beaux champs d'orge

Giroflée Girofla

Ton grenier de fruits regorge

L'abondance est là.

Entends-tu souffler la forge

Giroflée Girofla

L' canon les fauchera.

 

(...)

 

(Giroflée, girofla, Chanson écrite par Rosa HOLT en 1935.)

 

 

Passé, présent, futur, l’emploi des temps est très éloquent. Le combattant du chant patriotique a derrière lui le passé – époque révolue de l’ennemi –, s’inscrit dans le présent – le temps de l’action –, mais regarde vers le futur radieux de la prospérité retrouvée.

Ne négligez pas d’exhorter car l’emploi de l’impératif l’est, assurément : Allons ! Marchons ! Levez-vous ! mais aussi  Debout ! Dehors !  toussa, toussa…

 

Choisissez vos mots-clef en connaissance de cause. Les noms abstraits (liberté, gloire, mort, justice), les adverbes (comme demain, toujours, partout) sont particulièrement indiqués pour un chant de lutte : n’hésitez pas à les employer jusqu’à la nausée.

N’oubliez pas non plus que, dans la mesure du possible, votre chant doit convoiter l’universalité : étendez donc votre enthousiasme à la terre entière, au monde, à l’univers !

 

Si vous êtes poètes, pourquoi ne pas essayer de trouver une image saisissante, « qu’un sang impur abreuve nos sillons », « du passé faisons table rase », une formule qui fera date ? Songez par exemple que les métaphores agricoles ont le don de parler au paysan qui est en nous.

 

 

Conseil : privilégier la simplicité. Tout le monde doit pouvoir se reconnaître dans ce chant vibrant de courage et y puiser des forces. Evitez aussi les messages trop précis, le slogan doit être rassembleur, ne prenez pas le risque de voir déserter vos rangs pour des querelles de chapelles.

 


 

 

Le message doit être clair 



 

Deuxième étape : choisir son ennemi

 

Le monde du chant de lutte est assez binaire. Il y a les autres (le mal) et nous (le bien). Il y a toujours un ennemi sournois qu’il faut éradiquer. A lui l’injustice, l’opprobre et la cruauté ; au bon soldat – parfois improvisé – de défendre la vertu et la liberté.

Il est donc important de se choisir un ennemi.

A l’occasion d’une occupation ou d’une guerre civile, le choix est simple, il y a eux et nous (et réciproquement) :

 

« Julien Dragoul...Bon il a p'têt fait quelques p'tites concessions...

Ça fait pas d'mal ma foi

De marcher au pas d'l'oie

Pas comme ces abrutis

Qui s'planquent dans le maquis !

Mais il s'est engagé pour une France libre… dès 1946 !

Dehors les boches!

Dehors, les boches! »

(Les Inconnus, Chansons d’antan, 1990)


Si un mouvement social est en cours, prenez le train en marche ou même courez derrière, composez pour l’occasion des vers immortels. Publiez-les quatorze ans plus tard, ils se teinteront alors d’un air menaçant de très bon augure :

 

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

 

(Eugène Pottier, Elle n’est pas morte, 1885)

 

En temps de paix, c’est plus difficile. Quoique… mettre en route une bonne lutte sociale par un chant peut constituer un défi intéressant.

 

On peut également écrire un chant longtemps après coup, l’avantage étant que l’ennemi d’hier n’existe plus, mais que l’ennemi d’aujourd’hui n’en est pas moins visé indirectement.  Pour être plus clairs, prenons l’exemple des Canuts (tisserands) révoltés à Lyon en 1831, qui font l’objet d’un chant de révolte de cabaret écrit en 1894 par Aristide Bruant :

 

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Pour chanter Veni Creator

Il faut une chasuble d'or

Nous en tissons pour vous, grands de l'église

Et nous, pauvres canuts, n'avons pas de chemise (…)

 

 

Si vous n’avez pas trouvé d’ennemi, ce n’est pas grave : combattez l’injustice, la misère… ça fera l’affaire.

 

Nous menons une guerre, camarades,

une guerre contre la misère et la nécessité.

 

(Internationalen Arbeiterhilfe, Chant de lutte de l’Aide Ouvrière Internationale, 1922).

 

Conseil : éviter de nommer directement son ennemi, au contraire, le qualifier le plus obscurément possible (le chant pourrait resservir). A toute mention trop concrète – « les Allemands », « les Bolcheviques », «les royalistes » – qui pourrait donner quelque dignité à l’adversaire, préférer les pronoms « ils » « eux » ou les anaphores infidèles (et dégradantes) « ces lâches » « ces traîtres », « ces fourbes », ou alors les désigner par une couleur : « les blancs », « les rouges ».


 

 



 

 

Rouget de Lisle composant la Marseillaise - par Auguste Pinelli 1875-1880 (Musée historique de la Révolution française, Vizille)
« Sur Internet, il a un blog où on t’explique comment faire un tube patriotique, c'est par là !
Tu devrais y jeter un œil, parce que je vois que tu peines sur ta feuille… »

 

Troisième étape : composer

 

Les vers doivent être courts pour être facilement retenus par les esprits. Nous vous conseillons les octosyllabes, au rythme appuyé mais vif. Les vers plus courts sont envisageables mais leurs possibilités argumentatives sont limitées (oui, encore plus limitées).

 

Oh ! oh!

A bas la République

Gai ! gai !

Vive la Royauté (bis)

Oh ! oh !

 

(Huchement des Chouans du Marais vendéen, 1815)

 

Il existe quelques moyens éprouvés pour faire entrer durablement votre chant dans les bulbes :

- Inventer un gimmick très simple, du genre « oh, oh ! » ou « Ah, ça ira ».

- Régler la cadence du chant sur le pas des troupes et, si possible, alterner les mouvements entre mode majeur et mode mineur.

 

Introduisez une connivence, tenez compte des besoins des combattants, n’allez pas requérir leur sang de manière trop abrupte :

 

 (...)

J'entends une canonnade :

Vite, allons à l'ennemi !

Mais avant, une rasade

A la santé de Précy !

(...)


(Chant des fantassins lyonnais, 1793)

 

Placer les mots-clefs aux endroits stratégiques du vers, en premier lieu à la rime, et ne négligez pas l’accent mineur, au milieu du vers, qui peut faire son petit effet.

 

Allons enfants de la patrie

Le jour de gloire est arrivé !

 

NB : Le futur de l’indicatif offre l’avantage de fournir des rimes fortes et pratiques en cas de panne d’inspiration.

 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

Quand l’aristocrate protestera,

Le bon citoyen au nez lui rira,

Sans avoir l’âme troublée,

Toujours le plus fort sera.

 

 

Défend-on une cause, une idée, une idéologie : y a-t-il un leader ? Ne pas hésiter à citer son nom, à la rime c’est encore plus majestueux.

 

Par le froid et la famine

Dans les villes et dans les champs

A l'appel du grand Lénine*

Se levaient les partisans.

 

*qu’on fait rimer avec famine, ce qui est historiquement assez juste…

 

(Les partisans, chant de l’Armée rouge, T. Aturov / S. Alimov)

 

 

Conseil : attention à l’intelligibilité de vos couplets, le syndrome du « soldat Séféro*» peut nuire à un chant patriotique de la meilleure eau.

 

*entendez vous, dans nos campagnes, mugir Séféro, ce soldat ?  

 


Pour ceux qui ont la flemme, deux possibilités :

 

[Remarquons toutefois qu’une certaine adynamie constatée lors l’écriture d’un chant de ralliement n’est pas annonciatrice d’efficacité dans la lutte future… enfin parfois c’est mieux comme ça.]

 

1 - Réécrire un hymne déjà existant (un pastiche sinon rien) en accommodant les textes à sa propre sauce.

 

La Marseillaise des Blancs (1793)

 

Allons armée catholique

Le jour de gloire est arrivé

Contre nous de la République

L'étendard sanglant est levé (bis)

Otendez vés dans quiés campagnes

Les cris impurs des scélérats?

Gle venans jusque dans vos bras

Prendre vos feilles et vos femmes.

 

Aux armes Poitevins!

formez vos bataillons

Marchez, marchez, le sang des Bleus

rogira vos sellions !

 

(…)

 

Vous trouverez des exemples à pasticher en suivant ces liens :

 
chants révolutionnaires ; chants communistes ; chants royalistes ; chants de lutte ; chants militaires

 


2 – Faire usage du Patriotron pour générer un chant de combat d’un seul clic (générateur aléatoire de texte réalisé par mes soins).

 

 

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 16:45

(Allez, tire mon doigt.)


Le grand défi de l'univers

   

1 - méthode empirique
 


50 – Au commencement était le Chaos.
49
– Imaginez le Chaos.
48
– Je sais, ce n’est pas facile.
47
– Bon alors, imaginez une chambre d’adolescent… étendue à l’univers… sans limites…
46
– ça fait flipper, non     ?
45
– Le but du jeu, c’est de faire jaillir quelque chose du Chaos (et un truc un peu plus classe qu’une chaussette sale vieille de six mois, s’il-vous-plaît !).
44
– On va commencer par séparer le ciel, la terre et les eaux.
43
– Cela n'est-il pas mieux rangé ainsi ?
42
– Ajoutons quelques luminaires, pour éclairer le bazar…
41
– Superbe !
40
– Et pour se détendre, faisons un peu de bricolage.
39
– Prenons une enclume, par exemple, un peu de métal antédiluvien, et forgeons une épée du destin.
38
– Appelons-la, je ne sais pas moi, Excalibur par exemple.
37
– Voilà, c’est du beau travail !
36
– On va la mettre à refroidir dans le lac, là.

*** Scène coupée au montage :


[Intervention inopinée de la Dame du lac]
– « Nan mais c’est pas bientôt fini de jeter des saletés dans ce lac ? Déjà qu’il y avait tout un tas de machins dégueu ! Et même des anneaux pourris ! Des épées maintenant ? Devient vraiment saumâtre ici !!! Et puis je vais vous dire : maintenant que vous l’avez balancée à la flotte, vous pouvez toujours vous accrocher pour que je vous la rende, tiens ! Pas avant des siècles c’est sûr !»

La voix off : « Vous vous êtes mis à dos la radasse moisie, votre malus est de 120 points ! » ***

35
– Allez, au lit maintenant !
34
– Au fait, ne pas oublier, chaque soir de pointer à l’horodateur.
33
Il y eut un soir, il y eut un matin...
32
– Super classe cette phrase !
31
– Ouais, ça fait genre "Genèse". Ça tape, hein ?
30
Il y eut un soir, il y eut un matin, et ce fut le premier jour.
29
– Vous en doutiez ?
28
– Aujourd’hui on va donner un peu de vie à notre décor.
27
– Créons les animaux.
26NB : les animaux sont les êtres vivants qui vont se répandre dans les eaux, les terres et les airs, qui vont peupler votre univers et même copuler dedans.
25
– Dotons certaines espèces vivantes de dimorphisme sexuel, mais pas toutes, ce ne serait pas drôle.
24NB : Le dimorphisme sexuel chez les animaux, ça veut dire que les mâles sont différents des femelles. Par exemple : le pou est jaloux tandis que la poute a mauvais caractère.
23
– Et puis ça mettrait les sexeurs au chômage.
22NB : Sexeur = activité hyper utile qui consiste par exemple à deviner le sexe des poussins dans les batteries avant de les balancer dans le broyeur.
21
– Inventons l’ornithorynque, juste comme ça, pour déconner !
20
– C’est vrai quoi, il faut dérider les zygomatiques, c’est bon pour le teint.
19
– Qu’est ce qu’on se marre !!!
18
– Non, c'est vrai, on rigole bien... non ? 
17
– Vous n’avez pas une petite faim ?
16
– On va inventer le haggis !
15
– Génial !!! (Mais au fait… c’est quoi ?)

* La voix off : « à partir de maintenant les NB sont en supplément, vous payez comment ? »*

14
– Ben justement, on n'a pas à savoir ce que c'est puisqu’on est là pour l’inventer !
13
– C’est à se demander quel est le pire fléau de cet univers en gestation : l’ignorance ou l’indifférence ?
12
– Bof, j’aurais tendance à dire que je n’en sais rien et qu’à vrai dire je m’en fiche.
11
– La liberté c’est beau…
10
– Et puis c’est pas tout ça mais je vais pas tarder à aller me coucher.
9
– Un petit pointage horaire avant, peut-être ?
8
– Et dire que demain je vais créer l’homme et la femme…
7
– On va se fendre la pipe.
6
– Tiens, je note dans la catégorie projet (pour plus tard, donc) :
« accomplir une vilenie par jour, au moins ».
5
– (avec rétroaction)
4
– Bon, à demain !
3
– Pointer.
2
– Tirer.
1
– Bang !
0 – (Big) bang !



 


2 - Méthode alternative (plus rapide)




Au commencement il n'y avait rien, puis Chuck Norris a mis un roundhouse kick à ce rien en criant : « Trouve toi un travail ».
Ainsi commença l'histoire de l'univers...




Bon, plus sérieusement maintenant, d'autres articles sont en cours d'élaboration (c'est que ça prend du temps ces c*****ies). Pour ceux qui se le demanderaient, ceci est le lien vers le site dont l'image (qui accompagne cet article affligeant) est extraite. Pour ceux qui auraient déjà lu cet article ailleurs, je signale qu'il s'agit de la version non censurée.

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