On prétend que lorsqu’un Bécauthide éternue, il ne se passe absolument rien. Ce n’est bien sûr pas tout à fait exact. En réalité le mode de reproduction exceptionnel de l’animal se fait par l’éternuement. Toute sternutation collective (et prolongée) peut, potentiellement, être fatale à l’espèce qui souffre alors de surpopulation exponentielle, ruinant par le nombre l’équilibre fragile de son milieu alimentaire naturel.
Un texte en morave ancien rapporte qu’en l’an X avant notre ère, une grave crise d’éternuements provoquée par une épizootie de rhume des foins, fit passer la population des bécauthides de dix à cent milliards d'individus, ce qui a bien failli causer l’anéantissement du genévrier, la plante préférée des bécauthides (qui ont depuis jeté leur dévolu sur l'anis).
Le cri du bécauthide, « maudilt soit quy me mangeoit ! », qu’il lâche à l’intention des chasseurs, en dit assez long sur ses qualités gastronomiques. Ce cri a été rendu célèbre par la Chanson de Roland : en raison de la médiocre qualité acoustique de l'écho, ou d’un défaut manifeste de ses capacités auditives, le marquis Roland n’en a entendu que les deux dernières syllabes, et pour cette raison a cru jusqu’à sa mort que Charlemagne arrivait, au cri de « Montjoie ! », pour mettre la pâtée aux Sarrasins.
Totalement immangeable, on peut toutefois avantageusement se servir de ses griffes, réduites en poudre, comme d’un aphrodisiaque puissant (dont l’effet est à peu près celui d’une facture EDF). On peut aussi l’utiliser dans le traitement de certaines maladies respiratoires.