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Faut-il snober le snob ?


Le snob aime paraître éclectique . Il ne prend pas grand chose au sérieux. D'ailleurs le snob préfère concentrer toute son intelligence sur des conneries plutôt que de mobiliser toute sa connerie sur des choses intelligentes. Sa patience a des limites... mais il ne faut pas exagérer. Il ne connaît aucune blague belge. Il est extrêmement prétentieux.
Bref, le snob est coupable.
22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 09:22

 

Red Son : an else world

 

Superman, personnage archétypal américain à l'instar de Mickey Mouse ? Et si on imaginait plutôt le super héros en frère spirituel de l'ours Micha ? Tout est possible, camarade !

 

Dans un scénario légèrement différent de l'original, Mark Millar a imaginé que la fusée renfermant le petit alien atterrissait 12 heures plus tard – soit un demi-tour de sphère terrestre plus loin – en Ukraine, dans une sorte de "Malenkygrad" kolkhosien. L'enfant est élevé dans une laborieuse (mais joyeuse) communauté agricole du peuple, où il prend peu à peu conscience de ses pouvoirs, puis monte à Moscou pour se rendre utile. Très vite repéré par les services de renseignement de Staline, on lui propose un poste de Surhomme du Parti, futur successeur du petit père des peuples. En pleine période d'hostilité grondante avec les USA, une gigantesque propagande est orchestrée autour de cet individu costumé plus fort que toutes les armes américaines, ce super héros alien converti à l'idéal communiste, arborant la faucille et le marteau sur sa poitrine robuste.

 

Les idéaux de Superman sont toutefois plus nobles, il ne veut pas de la direction du Parti " Je suis venu à Moscou pour aider l'homme de la rue. Je suis un travailleur, pas un tribun". Le héros sauve des vies à foison, y compris de l'autre côté de l'océan Pacifique, l'occasion pour lui de rencontrer Loïs Lane.

Pourtant, les circonstances vont le pousser à prendre le pouvoir après la mort de Staline et à construire le monde parfait auquel toute sa nature d'extraterrestre aspire.


Lénine, Staline, Khrouchtch Superman...

(Si vous vous posez la question : oui, j'ai inversé le sens des images)

 

Graphiquement, le travail de Dave Johnson, puis de Kilian Plunkett, est vraiment saisissant. Les couvertures originales, les pleines pages, et même certaines vignettes du comics, sont (très) inspirées de l'imagerie totalitaire communiste, que ce soit les monuments ou les attitudes des personnages. Et oh surprise, le côté si américain des mâles mâchoires carrées colle pertinemment au style propagandiste soviétique.


Vous le comprendrez vite en le lisant, Red Son est une oeuvre riche en références.

Dans cette habile uchronie, d'autres personnages de l'histoire originale de Superman sont également de la partie, pour la plus grande joie des lecteurs/spectateurs de la première version. On voit ainsi Martha Kent craindre que Superman surveille les habitants de Smallville jusque dans leurs toilettes. Loïs Lane devient toujours la rédactrice en chef du Daily Planet mais épouse Lex Luthor et ne connaîtra que fort peu Superman, pour lequel elle éprouve cependant de l'attirance. La dernière partie du comics est de ce point de vue excellente : on y voit Loïs en clone racinairement décollé d'Hillary Clinton, lutter contre Superman aux côtés de son puissant époux. Lex Luthor en génial savant fou, appelé à devenir le maître de l'univers, délaisse toutes ses occupations pour se consacrer entièrement à Superman, mais ce n'est pas tout...

 

Batkounine : l'anarchie était en noir

 

D'autres héros, bien connus de nos services, entrent dans l'intrigue d'une façon inattendue. Les Amazones de Paradise Island se rapprochent de Staline pour ses idées avancées en matière de droit des femmes et Wonder Woman devient ainsi l'alliée occasionnelle de Superman. On retrouve aussi un jeune garçon, dont la famille a été massacrée pour les besoins de la cause communiste, se réfugier dans les égouts au milieu des chauves-souris, puis devenir le principal ennemi du monde parfait que Superman a mis en place, incarnant l'anarchie en chapka fourrée (voir l'illustration ci-dessus).


 

Superman Red Son est le premier comics que je lis et une excellente surprise (encore un grand merci au généreux philanthrope qui me l'a fait découvrir).
 

M. Millar, D. Johnson, K. Plunkett, Superman Red Son, 2003, édité chez Panini Comics 2005 (version française).


 

Quelques citations :

 

"Six millions de vies épargnées, un incident évité qui aurait pu déclencher une guerre... et mon souvenir le plus marquant de cette journée mesurait 1,56 m et portait Chanel n°5."

 

" Excusez-moi de déranger une parfaite soirée d'oppression totalitaire, mais j'ai un message pour ceux qui tiennent à la vie."

 

"Norman Rockwell, la tourte aux pommes, la bannière étoilée et le quatre juillet : le président m'a commandé une création qui symboliserait tout ça et qui rendrait à l'Amérique une fierté dont elle a bien besoin."

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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commentaires

C
Un certain Guitariste m'avait averti de cette chronique sur ton blog.Alors donc, en guise de bonjour, une franche poignées de felicitations pour ce petit feedback qui rend honneur à la qualité de Superman Red Son, lu le mois dernier.Plein de bonnes choses pour 2008!Charles.
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N
Je me sens très flattée de ce commentaire. Merci Charly :-) <br />  Pour toi, une année 2008 en rouge (mais seulement en peinture). Bises à Manu.
B
Mais où va-t-elle chercher tout ça ?Et Chuck Norris est-il un défenseur du matérialisme historique ?Ca, c'est une vraie question !
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N
Défenseur du matérialisme historique, Chuck ? Transcendant à la rigueur alors...<br /> (Une petite pour la route : "la seule faiblesse de Superman c'est la kryptonite ; Chuck Norris rit de Superman pour cette faiblesse". )<br />