Alfred de vinyle (pardon)
Il y a quelques jours en bibliothèque, je lisais péniblement des vers d'Alfred de Vigny - Non pas que ces vers m'aient été particulièrement douloureux à lire (du fait de leur lourdeur ou de leur fadeur), mais ma fatigue était grande (d'autant que c'était plutôt l'heure de la sieste).
À l'affût d'une diérèse ou d'un animal de cet acabit, je marquais les syllabes des alexandrins en tapant contre la table avec mon index.
Toute à ma tâche, je fus surprise d'entendre encore un martèlement alors même que j'avais fini de compter mon vers...
Levant les yeux, j'avise ma voisine de tablée (à ma gauche) : tip tip tip incroyable, elle marquait le rythme pour les mêmes raisons que moi ! En face : comptage de pieds avec la main ! En diagonale : on tapotait aussi ! Bref, tout un carré d'étudiantes à battre je ne sais quel message en morse.
Seule ma flemme m'empêcha de vérifier si tout le monde dans la bibliothèque faisait ainsi à ce même moment, car le monde se résumait pour moi, dans cet instant, à quatre personnes.